Construction 3D : solution innovante pour le logement durable

Pierre Chatelot

Dans un monde confronté à des défis environnementaux sans précédent, l’heure est à l’innovation et à l’adoption de nouvelles technologies susceptibles de transformer nos industries et nos modes de vie.

Parmi ces avancées, la construction 3D et les maisons imprimées en 3 dimensions suscitent un engouement grandissant, offrant des perspectives alléchantes en termes de réduction des délais de construction, de diminution des coûts et d’amélioration de l’efficacité énergétique.

Cette technologie, qui permet de créer des structures couche par couche à partir de modèles numériques, offre une nouvelle perspective pour l’industrie du bâtiment, en particulier dans le contexte de la construction bas-carbone.

En effet, l’impression 3D dans la construction est saluée pour sa capacité à réduire significativement les déchets de matériaux et les émissions de CO2, deux des principaux défis environnementaux auxquels le secteur est confronté.

Par exemple, un projet pilote à Beckum, en Allemagne, a démontré que l’impression 3D pouvait permettre d’économiser jusqu’à 50% de CO2 par rapport à une construction traditionnelle.

La viabilité de l’impression 3D comme méthode de construction bas-carbone est également soutenue par des projets tels que le Campus Dassault Systèmes, qui a intégré des pratiques d’écoconstruction et d’écogestion pour obtenir la certification NF HQE Bâtiments Tertiaires, reflétant le plus haut niveau d’écoconstruction en France.

Alors que ce marché connaît une expansion fulgurante outre-Atlantique, prenant même racine dans des lotissements entiers, il convient de s’interroger sur les implications de cette révolution technologique pour notre habitat et notre empreinte écologique.

Ce vent nouveau qui souffle sur le secteur de la construction peut-il véritablement hisser la durabilité au rang de priorité absolue? Tour d’horizon d’une tendance porteuse d’espoirs et de promesses pour l’avenir.

Statistiques clés :

  • Selon le cabinet de conseil Wohlers Associates, le chiffre d’affaires mondial de l’impression 3D devrait atteindre 6 milliards de dollars dès 2024.
  • L’industrie de l’impression 3D pèse près de deux fois plus lourd aux États-Unis qu’en Europe.
  • Icon, une start-up américaine fondée en 2018, prévoit de construire 500 logements imprimés en 3D chaque année grâce à sa machine Vulcan II.
Les premières maisons 3D inaugurées à Reims

Les avantages environnementaux de la construction 3D

L’avènement de la construction 3D permet de relever bon nombre de défis environnementaux auxquels fait face le secteur de la construction traditionnel.

Réduction des déchets grâce à l’optimisation numérique

Grâce aux logiciels de modélisation sophistiqués et à la précision de l’impression 3D, les erreurs de calcul et les gaspillages de matériaux sont considérablement minimisés lors de la phase de construction.

Cette optimisation numérique garantit une gestion rigoureuse des ressources et une diminution substantielle des déchets générés sur chantier, contribuant ainsi à une meilleure maîtrise de l’impact écologique de la construction.

Moins de transports de matériaux

Autre point positif : la réduction significative des transports de matériaux. Effectivement, l’utilisation d’imprimantes 3D mobiles permet de produire directement les composants structurels sur place, limitant ainsi les trajets inhérents à l’approvisionnement des matériaux.

Par conséquent, la construction 3D induit une diminution sensible des émissions de CO2 liées au transport, participant activement à l’atténuation des effets néfastes du changement climatique.

Matériaux variés et adaptabilité des imprimantes 3D

Les imprimantes 3D utilisées dans la construction peuvent manipuler une grande diversité de matériaux, offrant ainsi une flexibilité appréciable pour s’adapter aux exigences techniques, esthétiques et environnementales propres à chaque projet. Parmi les matériaux fréquemment employés figurent :

  • Le béton, largement plébiscité pour sa robustesse et son faible coût. Son utilisation dans l’impression 3D permet de réaliser des structures massives et stables, telles que des murs porteurs ou des dalles. La nouvelle génération de béton écologique, utilisée dans l’impression 3D, intègre des matériaux recyclés tels que les cendres volantes ou le laitier de haut fourneau, réduisant ainsi les émissions de CO2 liées à sa production.
  • La mousse polyuréthane projetée, un isolant thermique performant et léger, souvent couplé au béton pour assurer une isolation optimale des bâtiments imprimés en 3D.
  • Les matériaux géopolymères, tels que la terre crue, le verre recyclé ou les cendres volantes, qui présentent des propriétés mécaniques satisfaisantes et une moindre empreinte carbone par rapport aux matériaux conventionnels.
  • Les bio-polymères, issus de ressources naturelles renouvelables, comme l’amidon de maïs ou les fibres végétales, représentent une alternative prometteuse pour des applications structurales et non structurales dans la construction 3D.

Cette capacité d’adaptation des imprimantes 3D aux différents matériaux disponibles confère un net avantage compétitif à cette technologie, facilitant son essor et son adaptation aux contextes locaux et nationaux, en ligne avec les objectifs de développement durable et de lutte contre le changement climatique.

Bras robotisé déposant du béton écologique couche par couche pour la construction 3D d'une maison
Bras robotisé déposant du béton écologique couche par couche pour la construction 3D d’une maison

Utilisation accrue de matériaux locaux et recyclés

Opter pour la construction 3D revêt également un avantage indéniable en matière d’utilisation de matériaux locaux et recyclés. Les machines d’impression peuvent être configurées pour fonctionner avec divers types de matériaux, y compris ceux issus du recyclage ou provenant de sources locales.

Il en résulte une augmentation notable de la proportion de matériaux circulaires et durables incorporés dans les bâtiments, contribuant à la circularité de l’industrie de la construction et favorisant une économie plus sobre en carbone.

Impression 3D d’éléments de construction préfabriqués en usine

Une variante de la construction 3D consiste à imprimer hors-site des éléments de construction préfabriqués en usine, tels que des murs, des façades, des planchers ou des escaliers.

Ces composants standardisés sont ensuite acheminés sur le chantier pour y être assemblés, réduisant ainsi significativement l’empreinte environnementale du site de construction et accélérant les délais de livraison.

Plusieurs avantages découlent de cette approche :

  • Contrôle qualité amélioré: L’environnement contrôlé d’une usine permet d’assurer un niveau de qualité constant et élevé pour tous les éléments imprimés en 3D, minimisant les risques de malfaçons et de retouches sur le chantier.
  • Conditions de travail optimisées: La préfabrication en usine permet de réaliser une grande partie du travail en milieu protégé, loin des aléas climatiques et des conditions difficiles propres aux chantiers traditionnels. Ceci contribue à améliorer les conditions de travail des équipes impliquées dans le processus de construction.
  • Diminution des nuisances sonores et pollution locale: En concentrant la majorité des activités de construction en usine, on observe une réduction notable des nuisances sonores et de la pollution atmosphérique autour du chantier, améliorant ainsi le cadre de vie des riverains.
  • Optimisation des délais de construction: La préfabrication en série d’éléments de construction normalisés permet d’accélérer sensiblement les phases d’assemblage sur le terrain, conduisant à des délais de construction plus courts et à une réduction globale de l’empreinte environnementale du projet.

Il va sans dire que la préfabrication hors-site et l’impression 3D d’éléments de construction constituent une solution de choix pour les professionnels du bâtiment soucieux de conjuguer performance environnementale, productivité et satisfaction clientèle.

La construction 3D propose des arguments environnementaux solides, capables de séduire chercheurs, entrepreneurs et pouvoirs publics désireux de faire évoluer le secteur vers des pratiques plus vertueuses et responsables.

La maison imprimée en 33h à Nantes est livrée : retour sur cette première mondiale !

Les autres avantages majeurs de la construction en impression 3D

Économies de temps et d’argent

L’impression 3D est en train de transformer le secteur de la construction en accélérant l’industrialisation du processus de construction. Cette technologie permet de réaliser des économies substantielles en réduisant le gaspillage de matériaux et en minimisant le besoin de main-d’œuvre.

Par exemple, l’imprimante BOD2, l’une des plus rapides au monde, est pilotée par seulement deux opérateurs et peut construire des structures en béton à une vitesse de 1 mètre par seconde.

L’automatisation du processus de construction réduit également l’effort de coordination, ce qui se traduit par des économies de temps et d’argent.

Personnalisation et flexibilité de conception

La capacité de l’impression 3D à créer des structures complexes et personnalisées est un autre avantage majeur. Les architectes et les constructeurs peuvent concevoir des bâtiments adaptés aux besoins spécifiques de chaque projet, en exploitant la flexibilité offerte par l’impression 3D pour innover en termes de design et de fonctionnalité.

Cette technologie permet de produire facilement des dessins complexes qui seraient difficiles à réaliser avec des méthodes de construction traditionnelles, offrant ainsi de nouvelles possibilités de personnalisation inédites.

Pourquoi les maisons imprimées en 3D vont changer le monde

Inconvénients et défis

Coûts initiaux et accessibilité

L’adoption de l’impression 3D dans la construction implique des investissements initiaux élevés pour l’acquisition de technologies d’impression 3D. Les imprimantes 3D à grande échelle et les machines associées peuvent représenter un obstacle financier pour les petites entreprises de construction ou celles disposant d’un budget limité.

Cela peut limiter l’accessibilité à cette technologie novatrice, en particulier pour les acteurs du secteur de la construction opérant avec des ressources financières restreintes.

Réglementations et certifications

Les réglementations et certifications actuelles ne prennent pas toujours en compte les structures imprimées en 3D, ce qui peut entraîner des difficultés lors de l’obtention de permis et d’approbations pour les projets de construction imprimés en 3D.

Les règles et codes de construction doivent évoluer pour intégrer pleinement cette nouvelle méthode de construction, ce qui peut représenter un défi supplémentaire pour son adoption à grande échelle.

Impact sur l’emploi

L’introduction de l’impression 3D dans la construction comporte des risques potentiels de pertes d’emplois dans le secteur traditionnel de la construction. En automatisant diverses tâches, l’impression 3D réduit le besoin de travail manuel, ce qui pourrait entraîner des pertes d’emploi pour les travailleurs de la construction.

Parallèlement, cette technologie crée également de nouvelles opportunités dans des domaines tels que l’ingénierie, l’exploitation et la maintenance des imprimantes 3D, nécessitant une adaptation et une formation aux nouvelles technologies pour la main-d’œuvre du secteur.

L’impression 3D béton sur les bancs de l’école – L’École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie (ESTP Paris)

Exemples de construction de maisons imprimées en 3D en France

Projet Sphère, Harfleur, Normandie

Un exemple notable est le projet Sphère situé à Harfleur, en Normandie. Réalisé en collaboration entre Bouygues Bâtiment Grand Ouest, le bailleur social Immobilière Basse Seine (IBS) et le cabinet d’architecture Archétude, ce bâtiment a été construit à l’aide d’un robot à 6 axes mobile développé par CyBe.

Ce robot est capable d’extruder du béton couche par couche pour former les parois du bâtiment, permettant ainsi de réaliser des structures très complexes en un minimum de temps. L’utilisation de cette technologie a permis de construire le bâtiment avec un tiers de béton en moins, réduisant ainsi l’empreinte écologique et la pénibilité de certaines tâches sur le chantier.

Maison imprimée en 3D, Nantes, Pays de Loire

Un autre exemple pionnier est la première maison imprimée en 3D en France, située à Nantes. Conçue par l’université de Nantes, cette maison a été réalisée en utilisant un robot imprimante 3D nommé Batiprint. Le projet a mis en avant la capacité de l’impression 3D à créer des formes courbes complexes qui sont difficiles à réaliser avec les méthodes de construction traditionnelles.

Cette maison respecte toutes les normes habituelles et présente des avantages significatifs en termes d’isolation et d’humidité grâce à ses murs arrondis. Le processus de construction a été remarquablement rapide, nécessitant seulement quelques jours pour imprimer les murs de la maison.

Projet Viliaprint, Reims, Marne

Le projet Viliaprint à Reims dans l’écoquartier Réma’Vert a inauguré cinq maisons imprimées en 3D. Ces maisons, dont la surface habitable varie de 77 à 108 m², ont été réalisées grâce à la collaboration de plusieurs acteurs, mettant l’accent sur les bénéfices sociaux, économiques, et durables de cette technologie.

L’impression 3D a été réalisée non pas directement sur le site mais a permis de créer des structures avec un béton qui sèche rapidement, supportant son propre poids peu après l’application de chaque couche​.

Projets innovants de bâtiments imprimés en 3D dans le monde

De nombreux projets visionnaires illustrent le potentiel de la construction 3D en matière de développement durable et d’innovation. Voici une sélection de cas concrets mettant en oeuvre des pratiques durables et écoresponsables, accompagnés d’une analyse comparative des coûts et impacts environnementaux versus les constructions traditionnelles.

Office for Metropolitan Architecture (OMA) : Villa de Villekulla, Suède

Inspirée du célèbre personnage de fiction Pippi Longstocking, la villa de Villekulla imaginée par OMA se distingue par sa conception audacieuse et son engagement en faveur du développement durable. Imprimée en 3D à partir de bio-plastique à base de lin, elle combine design unique et performance environnementale, avec une réduction de 20 % des émissions de CO2 par rapport à une construction traditionnelle comparable.

WinSun Global : Immeuble résidentiel de cinq étages, Shanghai, Chine

Prouesse technique et architecturale, l’immeuble résidentiel de cinq étages édifié par WinSun Global à Shanghai en 2015 témoigne du savoir-faire de l’entreprise en matière de construction 3D.

Fabriqué à partir de débris de démolition et de matériaux recyclés, il cumule les avantages d’une empreinte carbone réduite (-60 %) et d’une réduction significative des déchets (+30 % de valorisation des matériaux).

DUS Architects : KREAFUNK House, Copenhague, Danemark

La KREAFUNK House, conçue par DUS Architects, est une habitation temporaire imprimée en 3D à partir de matériaux biosourcés tels que l’amidon de pommes de terre et le coton recyclé.

Sa construction a permis d’éviter l’émission de 2,5 tonnes de CO2 par rapport à une construction traditionnelle, illustrant ainsi les opportunités offertes par la construction 3D pour minimiser l’impact environnemental des bâtiments.

ICON : Communauté de logements sociaux, Austin, Texas, États-Unis

ICON, startup basée à Austin, au Texas, s’est donnée pour mission de rendre la construction 3D accessible au plus grand nombre. En collaboration avec le promoteur immobilier Lennar, ils ont inauguré en février 2022 une communauté de logements sociaux imprimée en 3D, mettant en oeuvre des matériaux locaux et durables.

Comparativement aux constructions traditionnelles, cette initiative permet de diviser par deux les émissions de CO2 et de réduire drastiquement les délais de construction (-50 %).

Projet de Mosquée imprimée en 3D à Dubaï

Dubaï, connue pour son ambition architecturale et son adoption rapide de nouvelles technologies, a lancé un projet innovant pour construire la première mosquée imprimée en 3D.

Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large visant à renforcer le positionnement de la ville en tant que leader mondial de la construction imprimée en 3D. L’objectif est que 25% des constructions du territoire soient imprimées en 3D d’ici 2030.

La mosquée combinera design traditionnel et techniques de construction futuristes, mettant en évidence la fusion entre patrimoine culturel et innovation. En utilisant des matériaux durables et en réduisant les déchets de construction, ce projet vise également à minimiser l’impact environnemental.

Immeuble de bureaux imprimé en 3D à Dubaï

Apis Cor, une entreprise pionnière dans le domaine de l’impression 3D de bâtiments, a réalisé un exploit remarquable à Dubaï en construisant le plus grand bâtiment imprimé en 3D au monde.

Ce projet illustre les capacités étendues de l’impression 3D dans le secteur de la construction, permettant de créer des structures solides et durables à une fraction du temps et du coût des méthodes traditionnelles.

Le bâtiment sert de preuve de concept pour l’avenir de la construction urbaine et démontre les avantages de l’impression 3D, notamment en termes de flexibilité de conception, d’efficacité des ressources et de réduction des déchets.

Globalement, ces projets innovants de maisons imprimées en 3D démontrent la viabilité et la pertinence de cette technologie dans la perspective d’un développement urbain durable et économe en ressources.

Si les coûts initiaux restent relativement élevés, ils sont compensés par une réduction significative des délais de construction, une limitation des déchets et une contribution positive à la lutte contre le changement climatique.

Aussi, à mesure que la technologie continuera de se perfectionner et que les volumes de production augmenteront, il est probable que les coûts associés à la construction 3D diminuent, favorisant ainsi une large adoption de cette méthode de construction disruptive et prometteuse.

Dubai wants to 3D print a quarter of every new building by 2025 | Ways to Change the World

Règlementation autour de la construction 3D

Alors que la construction 3D gagne en popularité et en reconnaissance, il devient impératif d’adapter les normes et régulations en vigueur pour encadrer cette pratique émergente.

Plusieurs instances internationales et organismes de normalisation se penchent sur la question, tandis que les gouvernements nationaux doivent adapter leur législation respective pour soutenir et favoriser le développement de la construction 3D.

Étude des normes internationales applicables à la construction 3D

Plusieurs organisations internationales participent activement à l’élaboration de standards et normes relatifs à la construction 3D, telles que l’ISO (Organisation internationale de normalisation), l’ASTM International (American Society for Testing and Materials) et le CEN (Comité européen de normalisation).

Ces efforts consistent notamment à définir des spécifications techniques, des critères de performance et des protocoles d’essai pour les matériaux et systèmes constructifs imprimés en 3D.

Adaptation requise des législations nationales

Face à l’expansion rapide de la construction 3D, les autorités publiques doivent repenser leur cadre juridique et administratif pour prendre en compte cette technologie innovante.

Cela inclut la modernisation des codes du bâtiment, la clarification des responsabilités et obligations des parties prenantes, ainsi que l’instauration de procédures d’homologation et de certification adaptées aux particularités de la construction 3D.

Incitations potentielles pour encourager la construction durable via la technique 3D

Pour stimuler l’adoption de la construction 3D et favoriser son orientation vers des pratiques durables, les gouvernements peuvent instaurer diverses incitations fiscales, financières et réglementaires. Citons notamment :

  • Subventions et crédits d’impôt pour les projets de construction 3D mettant en oeuvre des matériaux et solutions durables ;
  • Allègement des charges administratives et simplification des procédures pour les projets de construction 3D respectueux de l’environnement ;
  • Labels et certifications environnementaux spécifiques à la construction 3D, reconnus et promus par les pouvoirs publics.

Parallèlement, les collectivités territoriales et les institutions académiques peuvent soutenir la formation et le développement des compétences dans le domaine de la construction 3D, en encourageant la recherche et l’innovation, ainsi qu’en tissant des partenariats entre les acteurs industriels, universitaires et institutionnels.

L’encadrement réglementaire de la construction 3D doit s’appuyer sur une collaboration étroite entre les instances internationales, les gouvernements nationaux et les parties prenantes du secteur.

Cette démarche concertée permettra de poser les bases d’un développement harmonieux et durable de la construction 3D, en adéquation avec les enjeux environnementaux, socio-économiques et technologiques actuels.

3D printed homes entering mass production – ICON’s latest project; an entire neighborhood made with 3D printers

Le marché de la construction de maisons en 3D : États-Unis en pleine expansion

Les États-Unis occupent une position de leader dans le développement et l’adoption de la construction 3D, avec plusieurs projets pilotes et initiatives industrielles ayant vu le jour ces dernières années. Focus sur les tendances et perspectives de ce marché florissant.

Premiers lotissements imprimés en 3D aux États-Unis

Des entreprises telles qu’ICON, Mighty Buildings et Alquist 3D ont initié la construction de lotissements entiers de maisons imprimées en 3D, marquant une étape importante vers la banalisation de cette technologie disruptive.

Ces projets, situés au Texas, en Californie et dans le Maryland, illustrent la capacité de la construction 3D à produire des logements abordables et durables en série, tout en respectant les normes et réglementations locales.

Chiffres clés et tendances du marché américain

Selon une étude menée par ResearchAndMarkets.com, le marché de la construction 3D aux États-Unis devrait atteindre 1,5 milliard de dollars d’ici 2028, soit un taux de croissance annuel composé de 26 %.

Cette progression sera soutenue par l’augmentation du nombre de projets résidentiels et commerciaux utilisant cette technologie, ainsi que par l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché.

Facteurs favorisant la croissance de la construction 3D aux USA

Quatre facteurs principaux contribuent à l’essor de la construction 3D aux États-Unis :

  • Accélération de l’innovation et baisse des coûts : Les investissements continus dans la recherche et le développement permettent d’améliorer les performances et de réduire les coûts des imprimantes 3D et des matériaux, facilitant ainsi leur adoption par le secteur de la construction.
  • Demande croissante de logements abordables : Face à la crise du logement et à la flambée des prix de l’immobilier, la construction 3D offre une alternative viable et attractive pour produire des habitations de qualité à moindre coût.
  • Engagement en faveur du développement durable : Les politiques publiques et les attentes des citoyens en matière de protection de l’environnement encouragent le recours à des modes constructifs plus sobres en carbone, tels que la construction 3D.
  • Demande réduite de main d’oeuvre : Le secteur du BTP américain souffre encore plus qu’ailleurs du manque de main d’oeuvre. Les constructeurs voient dans les systèmes de construction 3D une solution à ce problème.
  • Partenariats industriels et collaborations académiques : Les alliances stratégiques conclues entre les entreprises de construction, les fournisseurs de matériaux et les centres de recherche favorisent le transfert de connaissances, l’accélération de l’innovation et le développement de solutions adaptées aux besoins du marché.

Développements technologiques et partenariats industriels majeurs

Les avancées technologiques et les collaborations entre acteurs clés du secteur contribuent à renforcer l’attractivité et la compétitivité de la construction 3D aux États-Unis. Quelques exemples :

  • ICON : Partenaire de l’ONG New Story et du géant de la construction Lennar, ICON a développé une imprimante 3D mobile baptisée Vulcan II, capable de produire des maisons de plain-pied de 190 m² en seulement 24 heures.
  • Mighty Buildings : Spécialiste de la construction modulaire imprimée en 3D, Mighty Buildings a signé un accord de collaboration avec le groupe californien KB Home pour commercialiser des unités résidentielles haut de gamme utilisant cette technologie.
  • Alquist 3D : Basée en Virginie, Alquist 3D s’est associée à l’université Virginia Tech pour mettre au point un prototype d’imprimante 3D capable de construire des maisons de deux étages en moins de 24 heures.

Le marché de la construction 3D aux États-Unis dispose d’un potentiel de croissance important, porté par une demande croissante de logements abordables et durables, une innovation continue et un écosystème entrepreneurial dynamique.

L’avenir de la construction 3D dans ce pays promet d’être radieux, avec des développements technologiques toujours plus impressionnants et des partenariats industriels structurants.

Perspectives d’avenir

L’avenir de la construction 3D semble prometteur, avec des recherches continues sur de nouveaux matériaux écologiques et des améliorations dans les techniques d’impression.

L’objectif à long terme est de réaliser des constructions entièrement durables, en harmonie avec l’environnement et répondant aux défis du changement climatique.

Bien que l’impression 3D dans la construction soit encore en phase de développement, elle offre une opportunité sans précédent de rendre le secteur de la construction plus écologique et durable.

La clé du succès réside dans l’innovation continue, la collaboration entre les différents acteurs du secteur, et l’engagement envers la durabilité environnementale.

Sources et références

Sculpteo – Construction et Architecture

Cet article de Sculpteo explore comment l’impression 3D transforme le secteur de la construction et de l’architecture, en permettant la création de structures complexes, la réduction des coûts et des déchets, et en favorisant l’innovation dans la conception architecturale. Lien

France Culture – Demain l’éco

Ce podcast de France Culture discute avec les fondateurs de XtreeE, une entreprise pionnière dans l’impression 3D dans le secteur de la construction, sur comment cette technologie peut contribuer à réduire l’impact carbone des bâtiments. Lien

Inhabitat – Dubai’s 3D Printed Building

Inhabitat rapporte l’inauguration du premier bâtiment entièrement imprimé en 3D à Dubaï, marquant une étape importante dans l’adoption de l’impression 3D dans la construction à grande échelle. Lien

3Dnatives – Viliaprint Inauguration

Cet article de 3Dnatives couvre l’inauguration de Viliaprint, un projet innovant à Reims où cinq maisons ont été construites en utilisant l’impression 3D, illustrant le potentiel de cette technologie dans le secteur résidentiel. Lien

The Conversation – Révolution dans le BTP

Cet article de The Conversation explore l’impact potentiel de l’impression 3D sur le secteur du BTP, en mettant en lumière les avantages en termes d’innovation, de durabilité et de réduction des coûts. Lien

World Economic Forum – 3D printing can help make construction carbon-neutral. Here’s how

Cet article discute du potentiel de l’impression 3D dans la réalisation de constructions neutres en carbone. Il souligne la nécessité d’utiliser des matériaux et des processus écologiquement sains, ainsi que l’importance de la collaboration entre les leaders de l’industrie et les régulateurs pour mettre à jour de nombreuses normes concernant les matériaux de construction alternatifs. Lien

MDPI – Buildings Journal – 3D Printing in Sustainable Buildings: Systematic Review and Applications in the United Arab Emirates

Cet article offre une revue complète des applications de l’impression 3D dans l’industrie de la construction, en se concentrant sur les aspects de durabilité environnementale, financière et sociale. Il fournit des preuves que l’impression 3D pourrait potentiellement réduire l’empreinte environnementale jusqu’à 49% et être 78% plus rentable comparé aux techniques de construction traditionnelles. Lien

Ecohome – 3D Printed Homes, the Pros and Cons

Cet article offre une perspective critique sur la durabilité des maisons imprimées en 3D. Il remet en question les bénéfices environnementaux des matériaux couramment utilisés dans l’impression 3D, tels que le mortier-béton et le plastique, et suggère que, malgré quelques exemples innovants utilisant des matériaux biosourcés, la construction en bois avec une isolation en cellulose dense reste un choix plus durable pour l’Amérique du Nord. Lien

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